Construction ici, fabrication dans le monde entier

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Niché au cœur d'une zone boisée de six hectares, le futur siège d'ITER Organization devrait être livré à la mi-2012.

L'été 2010 aura été décisif pour ITER. Le 28 juillet, le Conseil ITER avait validé la Baseline, la "feuille de route" à laquelle le projet va se conformer dans les années qui viennent. Dès le lendemain, le Pr. Osamu Motojima, nouveau directeur général de ITER Organization, réunissait l'ensemble du personnel pour lui faire part de sa "vision" et de ses attentes: "La maîtrise de l'énergie de fusion, déclarait-il à cette occasion, est désormais à notre portée. Le monde entier nous observe et nous avons devant lui une immense responsabilité."

Moins d'une semaine plus tard, les pelleteuses, les grues, les bulldozers entraient en action sur la plateforme. Trois chantiers, distants de quelques centaines de mètres, étaient lancés en parallèle: le creusement des fondations du Bâtiment Tokamak; la construction d'un immense hall d'assemblage, et, en contrebas de la plateforme, celle du siège définitif d'ITER Organization.

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Les travaux d'excavation viennent d'atteindre le substrat rocheux sur lequel reposeront les 5 à 600 plots parasismiques qui supporteront les 360 000 tonnes du "Bâtiment Tokamak".
Depuis, les progrès ont été spectaculaires. On posera bientôt la première pierre du "Bâtiment Siège", dont la conception a été confiée aux architectes Ricciotti (Marseille) et Bonhomme (Vinon), et la réalisation à l'Agence Iter France.

Niché au cœur d'une zone boisée de six hectares, le bâtiment de 20 050 mètres-carrés, haut de cinq étages et long de 165 mètres, accueillera 500 des collaborateurs d'ITER Organization. Il devrait être livré à la mi-2012.

De 3 à 4 000 personnes d'ici cinq ans

Le mât et le drapeau qui, depuis des années, indiquaient la position future du cœur du tokamak, ont disparu le 4 août dernier. Une "fosse d'isolation sismique", longue de 130 mètres, large de 90 et bientôt profonde de 20 occupe désormais cet emplacement.

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Trop encombrantes pour être acheminées par la route, certaines des bobines du tokamak seront assemblées sur le site, à partir de composants fournis par la Chine, la Russie et l'Europe.
Sur le substrat rocheux que les travaux d'excavation viennent d'atteindre, on coulera, après avoir procédé à de nouveaux sondages géologiques, une première dalle de béton épaisse d'un mètre et demi. Quelque 5 à 600 plots parasismiques y seront positionnés de manière à isoler le "plancher" du Bâtiment Tokamak — une masse de 360 000 tonnes! — des mouvements de terrain qui pourraient être causés par un éventuel séisme.

L'Agence Domestique européenne Fusion For Energy (F4E), qui est responsable de ces travaux, assure également la maîtrise d'ouvrage d'un vaste bâtiment dans lequel seront assemblées les "bobines de champ poloïdal" du tokamak.

Ces bobines, au nombre de six, ceinturent la chambre à vide de la machine et contribuent à créer l'une des composantes du champ magnétique qui confine le plasma. Cinq d'entre elles sont beaucoup trop encombrantes — jusqu'à 24 mètres de diamètre — pour être acheminées par la route comme le seront les autres éléments de l'installation. Elles seront donc assemblées sur le site à partir de composants fournis par la Chine, la Russie et l'Europe.

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Une vue d'artiste de de l'ensemble de l'installation ITER à l'horizon 2019. Au centre le Complexe Tokamak, en contrebas, à gauche, le Bâtiment Siège.
Sur le site d'ITER, le Hall d'Assemblage est le premier bâtiment à sortir de terre. Long de 252 mètres, large de 45 et haut de 17, il sera parachevé au mois de novembre 2011. Les travaux en cours sur la plateforme, même s'ils sont parfois spectaculaires, ne représentent qu'une petite partie de l'activité globale d'ITER. Dans chacun des pays membres d'ITER, en Chine, en Europe, en Inde, au Japon, en Corée, en Russie et aux Etats-Unis, la fabrication des différents éléments de la machine a été lancée, ou le sera dans les mois qui viennent.

D'ici un an et quelques mois, les premiers de ces éléments arriveront au port de Fos pour être acheminés jusqu'au site. La montée en puissance du chantier sera alors spectaculaire: à l'horizon 2014-2015, de 3 à 4 000 personnes seront mobilisées, ici, autour de Cadarache, par la construction de la machine et de ses installations annexe.