Foire aux questions

Retrouvez dans cette rubrique les questions les plus récurrentes sur le programme ITER.

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La construction d'ITER est fondée sur la collaboration entre les sept Membres d'ITER Organization.

L'Europe assume 45,5% du coût de la construction ; la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée, la Fédération de Russie et les Etats-Unis prennent chacun à leur charge 9,1% du coût restant.

Les Membres d'ITER apportent l'essentiel de leur contribution (90%) « en nature », c'est-à-dire qu'ils fournissent directement à ITER Organization les bâtiments de l'installation et les éléments de la machine.

La contribution « en nature » des Membres d'ITER a été répartie en quelque 140 « Accords de fourniture » (Procurement Arrangements). Ces documents décrivent les spécifications techniques et les procédures applicables aux systèmes, aux composants ou aux bâtiments du site. La valeur de chaque Accord de Fourniture est exprimée en ITER Units of Account (IUA), en français Unités de compte ITER, une monnaie intérieure conçue pour maintenir dans la durée la valeur attachée à la contribution de chaque Membre.

Les fournitures ont été réparties entre les sept Membres d'ITER sur la base de la valeur des éléments qui les composent. Une fois le composant finalisé, sa valeur est créditée au compte du Membre qui l'a réalisé. Ainsi, contribuer au projet 9,1% de sa valeur revient à ajouter la valeur en IUA des différents éléments fournis.

Pendant la phase d'exploitation, les coûts seront répartis entre les différents Membres de la manière suivante : Europe, 34% ; Japon et Etats-Unis 13% ; Chine, Inde, Corée et Russie, 10%

La France contribue au projet ITER en tant que membre de l'Union européenne (sa contribution représente 20% à peu près de la participation européenne à ITER). Lors de son déplacement à ITER pour l'inauguration de son siège, Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a confirmé l'engagement de la France à hauteur de 1,2 milliards d'euros jusqu'en 2017.

En outre, en tant que « Pays Hôte », la France a pris un certain nombre d'engagements spécifiques : elle a mis à la disposition d'ITER un site sur lequel elle a réalisé l'ensemble des travaux préalables à la construction de l'installation : défrichement, nivellement et viabilisation. La France a créé une École internationale pour accueillir les enfants des personnels d'ITER et réalisé l'aménagement de l'Itinéraire ITER par lequel seront acheminés les éléments de la machine. Ces engagements représentent environ 260 millions d'euros.

D'emblée et de leur propre volonté, les collectivités locales de la région PACA se sont fortement impliquées dans le projet ITER. Les Conseils généraux des six départements les plus proches d'ITER (Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Vaucluse, Var and Bouches-du-Rhône), ainsi que le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Communauté du Pays d'Aix, ont apporté une contribution totale de 467 millions d'euros.

Cette contribution doit être mise en regard des contrats de sous-traitance et des emplois que le projet ITER a générés dans la région (voir le chapître : Retombées Economiques).

Pour tous les pays ou groupes de pays Membres d'ITER, les bénéfices potentiels de leur participation sont importants : en contribuant une partie des frais de construction d'ITER, les Membres en retirent 100% des résultats scientifiques.

L'estimation originelle du coût d'ITER, basé sur le design de 2001, était de 5 milliards d'euros pour la construction. Cette estimation n'intégrait pas l'évolution du coût du travail, l'inflation, ou une marge pour imprévus. Il sous-estimait également la complexité des opérations d'installation et d'assemblage et ne prévoyait pas le stockage sur site des éléments de la machine.

En 2008, alors que la recherche dans le domaine de la fusion avait réalisé d'important progrès, des modifications ont été apportées à la machine dans le cadre d'une revue de design détaillée (par exemple, l'ajout de systèmes d'aimants pour le contrôle des instabilités). Ces modifications ont augmenté le coût global de l'installation. Dans le même temps, le nombre des Membres d'ITER passait de quatre à sept, ce qui a contribué à augmenter le nombre d'interfaces dans le design de la machine. Les coûts de construction ont également connu une forte augmentation depuis 2001—le prix de l'acier a doublé, celui du béton a triplé.

En 2015, ITER Organization a établi un calendrier intégrant de manière exhaustive le planning des quelque 150 000 activités qui concourent à la construction de la machine ITER (systèmes, structures, éléments). Ce calendrier reflétait une bien meilleure compréhension des séquences d'installation, des risques financiers et des coûts prévisionnels. Il a fixé au mois de décembre 2025 la date du Premier Plasma et à 2035 le début des opérations en deutérium-tritium. 

Depuis, la fabrication de ces pièces sans équivalent, exceptionnellement complexes et souvent très massives, s’est heurtée à certains défis techniques. Dans la plupart des cas, ces défis ont été relevés ; dans d’autres, des réeparations ont été nécessaires. La pandémie de Covid-19 a également eu un impact sur les fabrications. ITER Organization et les agences domestiques ont depuis préparé une feuille de route (baseline) actualisée qu’ils ont présenté en 2024 au Conseil ITER. Les nouvelles propositions, qui modifient de manière significative la feuille de route pour la construction et l'exploitation de l'installation, a été approuvé et les activités se poursuivent sur cette base.

ITER est financé par les sept pays, ou groupe de pays, membres du projet : la Chine, l'Union européenne, l'Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les Etats-Unis. Au total, le coût du programme ITER est partagé par 35 pays.

Dans la mesure où chacun des Membres d'ITER est responsable de la fourniture en nature des éléments de l'installation, qu'il aura fabriqués sur son propre territoire et financés avec sa propre monnaie, la conversion du coût estimé de la construction en une monnaie unique n'est pas pertinente.

Avant l'actualisation récente du calendrier, l'Union européenne avait estimé que sa contribution globale à la construction d'ITER s'élèvera à 6,6 milliards d'euros. (La contribution des autres agences domestiques dépend d'une part des coûts industriels propres à chacun des pays membres, lesquels peuvent être plus ou moins élevés, et d'autre part du pourcentage de cette contribution à la construction de l'installation ITER.)

Sur la base de l'évaluation réalisée par l'Union européenne, on a estimé à 13 milliards d'euros le coût de la construction d'ITER pour l'ensemble des membres du projet — encore ne s'agissait-il là que d'une extrapolation : dans la mesure où le coût réel est différent pour chacun des Membres du projet, il s'avère impossible de fournir une évaluation plus précise du coût de l'ensemble du projet.

Depuis, le Conseil ITER a adopté un calendrier qui fixe au mois de décembre 2025 la date du Premier Plasma et qui fixe à 2035 le début des opérations en deutérium-tritium. Le budget prévisionnel associé a été approuvé par chacun des membres selon les procédures budgétaires propres à leur gouvernement. Le surcoût associé au nouveau calendrier est estimé à 4 milliards d'euros. Depuis, le calendrier du programme ITER a été affecté par la pandémie de Covid-19 et des difficultés de fabrication avec certains éléments de la machine ITER. Une nouvelle feuille de route est à l'étude et sera présentée au Conseil ITER courant 2024.

L'évaluation du coût des autres phases du projet demeure inchangée. Le coût de la phase opérationnelle de l'installation (2019 jusqu'à l'horizon 2037) est évalué à 188 kIUA* par an. Pour ce qui concerne les phases de mise à l'arrêt définitif (2037-2042) et de démantèlement, leur coût en euros a été respectivement établi à 281 et 530 millions (valeur 2001).

*Dans le cadre de l'Accord ITER, l'Unité de compte ITER a été créée pour répartir de manière équitable la valeur de chaque Accord de fourniture (Procurement Arrangement) entre les Membres du projet ; (en 2025, 1 IUA = EUR 2,132.05). 

Dans le contexte mondial actuel, marqué par une hausse des prix du pétrole et du gaz naturel, des difficultés d'accès aux sources de combustibles fossiles bon marché et un triplement attendu de la demande énergétique mondiale d'ici la fin du siècle, la question de l'énergie se trouve placée au premier plan. Comment pourra-t-on fournir cette énergie supplémentaire sans augmenter la production de gaz à effet de serre ?

Il est important d'investir dans les énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien et la géothermie. Mais il est tout aussi important d'investir dans la R&D sur la fusion car les investissements font progresser la technologie et les avancées technologiques font baisser les coûts. Tous les calculs indiquent que les énergies renouvelables prendront de l'importance lors des prochaines décennies.

Le bouquet énergétique idéal pour l'avenir doit combiner différentes méthodes de production, et non reposer essentiellement sur une seule et même source. La fusion présente des avantages qui justifient la poursuite des recherches : elle pourra être une source d’énergie sûre, abondante et non carbonée, et qui ne sera pas dépendant des conditions méteo, ce qui n'est pas simple avec les méthodes de production utilisant des sources intermittentes comme le vent ou le soleil.

La communauté de la fusion ne se voit pas entrer en concurrence avec les sources d'énergie renouvelables. Elle considère plutôt que, dans un monde toujours plus dépendant de l'énergie, il est important d'explorer toutes les possibilités prometteuses pour notre avenir commun.

ITER Organization gère l’estimation de ses coûts et les risques associés à l’aide de logiciels et de méthodes d’analyse des risques reconnus. Dans tout projet de construction s’étendant sur plusieurs années, le risque existe de voir le budget affecté par des facteurs « externes » (main-d’œuvre, matériaux de construction) ou « internes » (complexité des nombreuses interfaces de conception, modification des conceptions, exigences ou inspections de l’autorité de sûreté nucléaire, etc.).

Conformément à un système de classification des risques en vigueur dans tout programme de cette envergure, chaque activité figurant dans l’estimation des coûts d’ITER Organization est associée à un degré d’incertitude. La valeur de ces activités et leur classement en fonction de leur niveau d’incertitude sont ensuite analysés de manière à estimer un « niveaux de confiance ». Il s’agit là d’outils importants, qui permettent à la direction d’identifier les éventuelles hausses de coûts et de réagir en conséquence.

Pour compenser les risques résultant de l’incertitude procédant de l’estimation des coûts, ITER Organization recherche activement les économies qui lui permettront de contrebalancer les éventuelles hausses de coûts.