Bâtiment tritium

Une « formidable aventure » s'achève

Le mercredi 13 décembre, Romaric Darbour, chef de projet adjoint au sein de Fusion for Energy, a reçu un cadeau quelque peu encombrant : une maquette en acier du Complexe tokamak montée sur un socle en béton armé de 1,65 tonnes. Remis par les représentants du consortium VFR, cet objet marquait symboliquement l'achèvement des travaux de génie civil du Bâtiment tritium, une « formidable aventure » menée sur une période de 14 ans sous la responsabilité de l'Europe à laquelle ont participé près de 2 000 ouvriers et plusieurs dizaines d'entreprises sous-traitantes.
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Offerte à Fusion for Energy par le consortium VFR, cette maquette en acier du Complexe tokamak montée sur un socle en béton armé de 1,65 tonnes marquait symboliquement la fin des travaux de génie civil du Bâtiment tritium.
Le Bâtiment tritium, qui fait partie intégrante du Complexe tokamak, abritera les systèmes et équipements de stockage, de manipulation et de recyclage du deutérium et du tritium, les deux isotopes de l'hydrogène qui alimenteront la réaction de fusion d'ITER. Cependant, ce bâtiment renfermera aussi des éléments sans lien avec le tritium, tels que le système d'injection de gaz, les équipements de ventilation et de climatisation (HVAC), et les systèmes de refroidissement et du vide. C'est pourquoi il devra être opérationnel dès le démarrage d'ITER.

Cette structure de cinq étages est un bâtiment nucléaire, avec des armatures d'acier exceptionnellement denses dans certaines zones. Il compte aussi un grand nombre de pièces, avec pas moins de 300 caissons répartis entre les différents niveaux.

« Comme toujours avec ITER, les choses n'ont pas été simples, plaisante Romaric Darbour, et notre chemin a été semé d'embûches. Mais, au fil de ces 14 années, nous avons développé des compétences qui se révèleront précieuses pour la construction des futures centrales de fusion. » Pour Jérôme Laclau, le directeur France de Vinci Construction Grands Projets, la première de ces compétences était de parvenir à « constituer une équipe de projet » capable de relever les défis d'un projet de construction sans précédent et de le livrer « dans les délais, voire même avec un peu d'avance. »

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Mené sur une période de 14 ans sous la responsabilité de l'Europe, le projet de construction a fait intervenir près de 2 000 ouvriers et plusieurs dizaines d'entreprises sous-traitantes.

Les entreprises du consortium VFR (Vinci, Ferrovialet Razel-Bec) « ont mobilisé le meilleur de leur savoir-faire », explique Jérôme Laclau. Aurélien Gayrard-Bouzereau, directeur de projet chez VFR, souligne le rôle central des ouvriers, « qui ont travaillé sous le soleil et sous la pluie, par 5 degrés au-dessous de zéro et sous un soleil de plomb, à des températures qui peuvent atteindre 40 degrés en Provence ».

Trop lourd pour être utilisé comme serre-livre sur les étagères de Romaric Darbour, ce cadeau tout de béton et d'acier rejoindra probablement un autre symbole de l'avancement du chantier, l'olivier qui est resté quelques jours sur le toit du Bâtiment tokamak en 2019 avant d'être replanté à l'entrée du siège d'ITER.