
Le tokamak européen JET, totalement transformé et doté d'éléments semblables à ceux d'ITER, se prépare à renouer avec la fusion deutérium-tritium.
Pour qu'un tokamak produise une quantité significative d'énergie, il faut utiliser ce qui est pour l'heure, en l'état présent de notre technologie, le combustible le plus efficace : un mélange à parts égales de deutérium (D) et de tritium (T).Les bonnes combinaisons
La réaction de fusion, qui libère, à masse égale, quatre à cinq millions de fois plus d'énergie que la plus puissante des réactions chimiques, peut être obtenue à partir de plusieurs combinaisons de noyaux atomiques légers.
Dans l'état actuel de notre technologie, c'est la réaction entre les deux isotopes « lourds » de l'hydrogène, le deutérium (D) et le tritium (T) qui est la plus accessible.
Cette réaction, qui sera mise en œuvre dans ITER et dans les centrales de fusion de première génération, présente cependant des inconvénients : le tritium est un élément radioactif et l'impact des neutrons très énergétiques issus de la fusion DT contribuera à activer les parois internes de la machine.
D'autres réactions, pour l'heure inaccessibles à notre technologie (notamment parce qu'elles requièrent des températures très supérieures à celles que l'on peut atteindre aujourd'hui) n'impliquent pas d'élément radioactif et ne produisent pas (ou très peu) de neutrons.
C'est le cas des combinaisons impliquant un isotope de l'hélium, l'hélium-3, qui peut fusionner avec lui-même et avec le deutérium. Un seul souci : le gisement d'hélium-3 le plus proche se trouve dans les roches lunaires...
Il existe cependant une réaction « idéale », que les réacteurs de fusion des siècles futurs pourraient utiliser : celle du proton (un ion hydrogène H+) avec un isotope du bore, le bore-11.
Parfaitement « aneutronique », cette réaction est en quelque sorte le Saint-Graal de la fusion. Elle requiert toutefois des températures de l'ordre de 6,5 milliards de degrés et un principe de confinement qui reste à inventer.
Dans l'attente d'ITER, il n'existe aujourd'hui qu'un seul tokamak capable de réaliser des expériences de fusion deutérium-tritium (DT) — c'est le JET (